8 avril 2025
Une incursion privilégiée au cœur de l’École d’architecture de l’Université Laval
8 avril 2025
Cédric Harvey et Louis Bourdages, étudiants à la maîtrise en architecture, se sont vu décerner une mention honorable dans le cadre du concours international d’architecture Buildner pour leur projet Soft Fallout. Cette année, le concours invitait les concepteurs à imaginer un mémorial situé sur un ancien site d’essais nucléaires, afin de souligner la portée historique et les impacts environnementaux durables de la guerre nucléaire.
Félicitations à tous les deux pour cette distinction!
Soft Fallout – A Memorial of Contrasts
Un champignon atomique gonflable et lumineux s’élève dans le ciel — sa lueur orange est éclatante, hypnotique, troublante. Soft Fallout est un paradoxe: un monument à la destruction d’une douce chaleur et d’une légèreté éphémère. Il s’élève comme un écho spectral de l’histoire nucléaire, où le spectacle de l’explosion est d’une beauté terrifiante.
Sous ce nuage synthétique, un sol couvert de sacs de couchage à forme humaine, serrés côte à côte comme des corps absents, fossilisés dans le tissu. Leurs contours évoquent à la fois l’abri et la perte, le réconfort et le vide — un espace ambigu où la présence et l’absence se confondent. Ces figures ne sont ni pleinement là, ni totalement disparues, à l’image des ombres imprimées sur les murs à Hiroshima et Nagasaki.
La teinte orange saturée de la structure évoque à la fois l’éclair aveuglant de la détonation, la rémanence lumineuse des radiations et la chaleur artificielle du feu nucléaire. Paradoxalement, elle suggère aussi une forme d’intimité, comme si le monument était un phare, invitant les visiteurs à une réflexion au creux de son étreinte.
Soft Fallout interroge notre tendance à esthétiser la catastrophe. L’œuvre nous oblige à affronter la dualité du nucléaire : une force terrifiante qui a remodelé l’histoire et une beauté spectrale qui persiste dans son iconographie. Sous ce nuage à la fois doux et menaçant, les visiteurs se trouvent suspendus entre fascination et effroi, dans une tension entre mémoire et oubli, face à la beauté troublante de la destruction.